Top 5 des jeux de société pour apprentis urbanistes

jeux societe apprentis urbanistes
21 Fév 2017

Ça y est : le Festival International des jeux ouvre ses portes ce vendredi pour trois jours dédiés, comme son nom l’indique, au ludique dans tous ses états. La semaine dernière, nous avions donc profité de l’occasion pour vous proposer un article spécifiquement consacré à l’un des produits-phare du FIJ, le jeu de société. Support d’expériences multiples et variées, mais toujours placées sous le signe de la convivialité, le jeu de société est en effet un produit particulièrement intéressant pour qui s’intéresse à la ville, et plus particulièrement à sa transmission pédagogique auprès des plus néophytes.

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Angie Garrett – « Your move. »

Le billet qui suit s’inscrit dans cette veine : vous y trouverez une petite sélection de nos jeux de société favoris pour « apprendre la ville en s’amusant », selon la formule consacrée ! Des jeux pour petits et grands, pour experts ou pour débutants, pour rêveurs du futur ou pour amateurs d’Histoire… Chacun devrait trouver chaussure à son pied dans cet humble assortiment, évidemment non-exhaustif. En espérant que vous y trouverez l’inspiration pour partager votre passion urbanistique avec votre entourage !

Quadropolis, le Sim City du jeu de plateau

  • 2-4 joueurs
  • 8 ans et plus
  • 30-60 minutes

Commençons par le commencement : Quadropolis est l’un des meilleurs jeux d’urbanisme actuellement disponibles, si ce n’est le meilleur. On peut légitimement considérer Quadropolis comme l’équivalent de Sim City en version jeu de société. Les joueurs sont ainsi invités à façonner une ville en piochant, à tour de rôle et durant quatre manches, des tuiles disposées face visible au milieu de la table. Chacune d’entre elles représente un type d’activité urbaine : logements, bureaux, commerces, parcs, zone portuaire ou industrielle, services publics et même monuments. Les joueurs devront alors rivaliser de malice et de stratégie pour planifier la ville la plus cohérente, et maximiser leur nombre de points en fonctions des combinaisons entre plusieurs fonctions urbaines…

Celles-ci sont multiples, et chaque partie donne donc lieu à des typologies de villes bien distinctes. Certains préféreront ainsi les villes plus résidentielles, tandis que d’autres opteront pour des villes plus industrielles ou au contraires plus aérées. Au final, le jeu se révèle un véritable petit bijou pour apprentis urbanistes, au point que l’on eût pu supposer son auteur issu du sérail ! Idéal, donc, pour initier petits et grands aux rudiments de la cohérence territoriale, sans pour autant rentrer dans des considérations trop complexes pour les profanes. A noter que la boîte de jeu propose deux manières de jouer : « une version basique », pour des parties plus rapides, et une version « experts » pour faire chauffer doucement mais sûrement son cerveau. Une dualité appréciable, qui permet ainsi de varier les plaisirs en fonction de l’humeur et des joueurs présents autour de la table !

Plus d’informations sur le site de l’éditeur

Acheter sur Amazon (44,99 € environ)

 

Ginkgopolis, fertiliser l’urbanisme à l’heure du durable

  • 1-5 joueurs
  • 10 ans et plus
  • 45 minutes

Elégant et prenant, Ginkgopolis est emblématique de ce que les jeux dits modernes peuvent produire de mieux lorsqu’ils associent une thématique surprenante, avec une mécanique bien huilée. Le jeu s’inscrit en effet dans un monde fantastique, dont on percevra aisément l’inspiration très durable qui donne son (joli) nom au jeu. Le revers de la boîte est à ce titre sans équivoque : « Le Ginkgo Biloba, l’arbre le plus vieux et le plus résistant de la planète, est devenu le symbole d’une nouvelle façon de construire les villes, en symbiose avec la nature. » Inutile de préciser qu’avec un pitch pareil, on ne pouvait qu’être séduits par ce jeu !

Ginkgopolis met donc en scène des « urbanistes » ayant vocation à tracer les contours d’une cité, différente de partie en partie. Mais la principale trouvaille du jeu n’est pas là : à l’image de l’arbre qui s’élève, les règles impliquent la troisième dimension en permettant aux joueurs de faire grandir leur ville horizontalement ou verticalement. Une manière de coller toujours plus étroitement avec les véritables enjeux de nos villes aujourd’hui, confrontées aux affres de l’étalement urbain à la raréfaction des ressources territoriales disponibles. En somme, difficile de faire plus pertinent que ce jeu aux allures écolo-futuristes, qui vous inspirera sans nul doute des réflexions sur la manière dont la nature peut inspirer nos manières de façonner les villes…

Plus d’informations sur le site de l’éditeur

Acheter sur Amazon (39,99 € environ)

 

Blueprints, hommage aux grandes heures de la verticalité urbaine

  • 2-4 joueurs
  • 13 ans et plus
  • 30 minutes

Celles et ceux qui savent à quoi faire référence le terme « blueprint » comprendront l’orientation de ce petit jeu de construction sympathique, qui dénote avec les autres jeux mentionnés ici par sa dimension plus architecturale qu’urbanistique. Les « blueprints » désignent en effet les dessins techniques et donc les plans d’architectes, popularisés dans l’imaginaire collectif par l’explosion des gratte-ciels au début du XXe siècle. Comme le précise l’éditeur, « le nom anglais provient du procédé́ chimique par lequel des reproductions de dessins techniques sont obtenues par des lignes blanches tracées sur un fond bleu ».

On ne s’étonnera donc pas d’être ici en présence d’un jeu puisant son inspiration dans cet imaginaire si riche de la verticalité urbaine. Mais à la différence d’autres jeux à la même thématique (on pensera notamment à New York 1901), et bien qu’il se joue aussi avec des dés, Blueprints s’avère loin d’être un Monopoly-bis. Au contraire, il s’agit bel et bien ici de construire un gratte-ciel, en empilant lesdits dés ; une mécanique de jeu assez surprenante par rapport au reste du marché, et qui rappelle davantage les jeux pour les plus jeunes. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Blueprints s’avère beaucoup plus tactique que ses atours ne pourraient laisser penser, en témoigne l’âge recommandé pour s’y frotter… Seul petit regret, le design très (trop) épuré de l’ensemble ne donne pas forcément le sentiment d’être le chef de chantier d’un gratte-ciel flambant neuf. On aurait aimé davantage d’immersion dans les méandres de la discipline, évidemment, mais saluons tout de même l’effort, les jeux prenant l’architecture pour thématique étant encore bien trop rares à nos yeux !

Plus d’informations sur le site de l’éditeur 

Acheter sur Amazon (35,99 € environ)

 

Minivilles, la composition urbaine à portée de main

  • 2-4 joueurs
  • 7 ans et plus
  • 30 minutes

A l’instar de Quadropolis, Minivilles invite les joueurs à façonner une ville en la dotant d’activités diverses et variées, sous forme de cartes à acheter à tour de rôle, celles-ci incarnant les grandes fonctions qui font l’urbanité : commerces, établissements publics, infrastructures de déplacements… Objectif : être le premier joueur à avoir construit quatre bâtiments spécifiques, en tirant profit des “pouvoirs” et récompenses offerts par les bâtiments précédemment construits. Mêlant une part de hasard par le truchement des jets de dés, Minivilles n’en reste pas moins profondément stratégique pour les joueurs qui en connaissent les subtils rouages. Quelques parties suffiront ainsi pour se familiariser avec le jeu, dont la fluidité extrême ravira les plus réfractaires aux jeux de société.

Car c’est évidemment à ce public que se destine surtout Minivilles. Comme son nom français le laisse entendre, le jeu s’adresse plus volontiers aux joueurs n’ayant pas envie de se prendre la tête autour de la table, y compris les plus jeunes. Sans être le meilleur jeu d’urbanisme de l’Histoire, Minivilles est donc idéal pour les parties familiales, rapides et détendues. Les cartes profitent au passage d’un design épuré et séduisant, inspiré par la ville japonaise et son fonctionnalisme élégant (les plus nipponophiles pourront à ce titre s’amuser à retrouver ces origines japonaises dans les différents bâtiments disponibles). Cette quête de simplicité ne se fait évidemment pas au détriment du plaisir de jouer ; la multiplication des extensions témoigne d’ailleurs de la vitalité de ce petit jeu sympathique dans le cœur des apprentis promoteurs, qui pourront ainsi varier les plaisirs à l’envie – moyennant quelques achats complémentaires, évidemment. Mais après tout, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse urbanistique !

Plus d’informations sur le site de l’éditeur

Acheter sur Amazon (28,99 € environ) – Extensions autour de 12,45 € environ

 

Paris 1800, le coup de cœur de pop-up urbain !

Enfin, notre coup de cœur est un jeu un peu particulier : autoproduit par deux complices n’ayant, à l’origine, pas de compétences particulières dans la création de jeux de société, Paris 1800 est un véritable petit bijou pour qui s’intéresse à l’histoire urbaine, et plus particulièrement à cette période charnière de la capitale française. Le CV des auteurs en dit long sur l’intérêt du jeu : David-Sean Thomas a étudié l’Histoire de l’art et de l’architecture à l’école du Louvre, tandis que Mathieu Fernandez est docteur en histoire des techniques aux Arts et Métiers… La période haussmannienne, à la charnière de leurs intérêts, était donc toute trouvée pour un jeu à la qualité surprenante, bourré de bonnes idées collant parfaitement à la thématique.

Celui-ci met ainsi en scène deux équipes farouchement opposées : d’un côté, le Baron Haussmann et ses préfets, incarnés par un seul joueur ; de l’autre, les grandes figures romantiques menant la révolte, telles que Louise Michel ou Victor Hugo, qui peuvent être joués par un, deux ou trois joueurs. Cette dissymétrie, très original dans le petit monde du jeu de société (on parlera de jeu « semi-coopératif »), est l’une des grandes originalités de Paris 1800. L’autre tient évidemment à sa thématique, si finement traitée, et qui plus est soutenu par des graphismes particulièrement soignés. La présence d’un petit livret d’introduction à l’histoire haussmannienne témoigne à ce titre d’un véritable effort de pédagogie, et qui justifie d’ailleurs que le jeu soit vendu dans certains musées ! Un jeu pour mieux comprendre l’histoire de Paris, donc, mais aussi pour rêver à ce que la capitale aurait pu être si les romantiques avaient pris le dessus sur Haussmann…

Plus d’informations sur pop-up urbain, où nous les avions interviewés

Acheter sur Amazon (35,90 € environ)

{pop-up} urbain
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Vos réactions

Jonas Jaccard
23 mars 2017

Bonjour,
J’apprécie beaucoup la qualité de certains de vos articles.
Cependant, si je pourrais me permettre une petite critique : pour un blog qui, me semble-t-il, pourrait-on dire prône globalement pour un nouveau projet de société, plus juste- équitable, etc., mettre, pour l’achat des jeux de société, des liens Amazon… On peut dire qu’il y a mieux en termes d’éthique, de responsabilité environnementale, de respect des travailleurs, de bien-vivre, etc. Surtout quand on peut, je suppose, tout simplement commander le jeu directement sur le site du fabricant ou, mieux, inciter à descendre dans le petit commerçant de jouet de son quartier (via un lien pour le géolocaliser, p.ex.), ce qui permet en sus de faire vivre nos centres-villes 😉
Aimablement.

Gérard
10 janvier 2020

Salut, je rejoins le meme avis autant allez sur https://www.sitedufrabricant.com

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