Eureka Confluence « Créer un lien entre l’habitat et l’hôpital »

L’espace de santé (à gauche) est ouvert sur le jardin thérapeutique
18 Juin 2018

Alors que le gouvernement planche sur un plan de réforme ambitieux du système de santé français, le groupe Bouygues présentait un certain nombre de projets et initiatives innovants dans le secteur de la santé au salon Vivatech. Un positionnement nouveau pour le groupe, qui traduit une volonté d’anticiper les transformations qui feront la médecine de demain.

La start-up Aurizone propose un GPS d'intérieur pour les malvoyants - Aurizone

La start-up Aurizone propose un GPS d’intérieur pour les malvoyants – Aurizone

Tout commence en octobre 2015, avec l’appel à projet « Démonstrateurs Industriels pour la Ville Durable » (DIVD) lancé par les ministères de l’Écologie et du Logement. L’ambition de l’État est alors de faire émerger des projets urbains innovants voués à devenir des vitrines de l’excellence française en matière de ville durable. L’un des lauréats est un projet situé à Lyon dans le jeune quartier Confluence, piloté par Bouygues Immobilier et Linkcity. « On a fait des études prospectives, et on s’est rendu compte que le système de santé devait évoluer » explique Laurent Michelin, directeur prospective et innovation chez Linkcity. « Dans un contexte de vieillissement de la population et d’explosion des maladies chroniques, l’habitat devient le lieu de soin privilégié. Maintenir cette séparation entre l’hôpital et l’habitat n’a plus de sens, il faut adapter l’habitat aux besoins de santé ». Le dialogue entre immobilier et santé s’ouvre alors.

L’espace de santé (à gauche) est ouvert sur le jardin thérapeutique

L’espace de santé (à gauche) est ouvert sur le jardin thérapeutique – Linkcity

Une maison de santé collaborative

Soutenu par un consortium public privé incluant la métropole de Lyon, la SPL Lyon Confluence, GE/Alstom et 70 entreprises, le projet Eureka Confluence se décline en trois volets thématiques sur une superficie totale de 33 000 m2. Le thème santé et bien-être y occupe un îlot de 11 000 m². Au cœur de celui-ci, « l’espace santé » incarne de manière emblématique la transformation du système de santé voulue par ses concepteurs. Laurent Michelin détaille : « Comment anticiper et passer d’une vision hospitalo-centrée à une vision qui conjugue médecine de ville, hôpital et médico-social ? La maison de santé rassemblera les professionnels de santé dans un établissement de quartier. Elle permet de développer la prévention qui fait largement défaut aujourd’hui et d’intégrer une dimension de santé publique dans le parcours de soin ». Comparativement à d’autres pays d’Europe, la France manque effectivement de structures de soin à échelle locale. Celles-ci permettent pourtant une pratique de la médecine plus collaborative et plus adaptée aux besoins du territoire.

Grâce à un capteur placé sur un pilulier, il est possible de détecter des irrégularités dans la prise de médicaments et de prévenir une dégradation de l'état de santé

Grâce à un capteur placé sur un pilulier, il est possible de détecter des irrégularités dans la prise de médicaments et de prévenir une dégradation de l’état de santé – Lili smart

Une vision holistique

Si elle incarne le mieux le projet, la maison de santé n’est pas un bâtiment isolé dans l’îlot. « La santé et le bien-être ont été un peu oubliés dans l’urbanisme moderne alors qu’ils étaient au centre avec l’hygiénisme du XIXème siècle. Nous essayons sur ce projet d’avoir une vision holistique de la santé ». Pour cela, les lieux de travail, d’habitat et les modes de déplacement sont pensés autour du bien-être. Le programme se veut inclusif grâce à l’accessibilité, il prévoit des moyens de mobilité douce, des espaces verts et des activités physiques pour ceux qui veulent maintenir leur capital santé.

Des caractéristiques qui coïncident assez bien avec les critères de labellisation respectueux de l’environnement mais qui impactent plus spécifiquement la qualité de vie pour l’usager. « Ça ne remet pas en question la façon dont on fait la ville, précise Laurent Michelin, ça lui donne un nouveau sens. Ça se traduit concrètement par des choix et des arbitrages. Un exemple : on encourage parfois les bâtiments qui veulent être ultra performants sur le plan énergétique à ne pas ouvrir les fenêtres. Mais dans un contexte paysager, pour profiter de l’air frais et du chant des oiseaux on pourra opter pour l’inverse. Le bien être est mis en avant. »

Le réseau d’innovation

Afin de pousser la logique à bout, le consortium s’entoure d’un véritable réseau de partenaires. Présentée au salon Vivatech, la start-up Lili smart a développé un système de capteurs capables de détecter des changements et des anomalies dans les habitudes de vie d’une personne suivie médicalement. Pour Laurent Michelin, il n’est pas loin le moment où un postier ou un voisin pourront participer au suivi préventif médical d’un patient, en passant sonner à sa porte suite à la détection d’une anomalie par exemple. La Poste dont la présence quotidienne sur le terrain est un atout considérable est effectivement membre du consortium et bénéficie d’un certain capital de confiance auprès des habitants. Autre start-up révélée par le groupe Bouygues et qui suscite un intérêt croissant : Aurizone qui met au point un GPS d’intérieur dédié aux malvoyants. « Leur approche donne du sens à la technologie, et moi je veux donner du sens à l’immobilier » conclut Laurent Michelin.

Les lauréats du challenge « Le digital au service de la santé dans la ville » au salon Vivatech

Les lauréats du challenge « Le digital au service de la santé dans la ville » au salon Vivatech – Bouygues/Olivier Lalin

Usbek & Rica
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