Eco-tissage urbain – Utopies urbaines 4/7

L’exercice est convenu : « dessine-moi une ville verte ». Les étudiants du Design Lab Ville Durable de l’Ecole de Design Nantes Atlantique, encadrés par Clémentine Laurent-Polz, architecte, se sont prêtés au jeu de la confrontation des imaginaires en partant d’une donnée : les changements des modes de production agricole.

Visuel : Photomontage 13 avril FINAL ; Légende : Eco-tissage urbain - Clémence Brisard, Etienne Coutable, Iris Devais, Agathe Drouin et Léa Pelotte

Visuel : Photomontage 13 avril FINAL ; Légende : Eco-tissage urbain – Clémence Brisard, Etienne Coutable, Iris Devais, Agathe Drouin et Léa Pelotte

Et si en 2050, l’agriculture devenait localisée et multipolaire…

Partant du principe qu’on est plus fort à plusieurs, cette ville a tissé de véritables liens avec les territoires ruraux alentours, jusqu’à créer un réseau d’échanges multipolaires. Et le bon fonctionnement de ce réseau est rendu possible grâce au fleuve totalement réinvesti pour en faire un lieu fédérateur : lieu de collecte et de production d’énergie, lieu de rencontre, lieu de culture ou encore organe de communication avec les communes voisines grâce à un système de canaux. C’est de ce scénario de départ que sont partis Clémence Brisard, Etienne Coutable, Iris Devais, Agathe Drouin et Léa Pelotte, tous étudiants en quatrième année à l’Ecole de Design Nantes Atlantique, pour nous proposer leur utopie urbaine.

Le fleuve : un lieu de vie au cœur de la ville

Les étudiants ont construit leur ville autour du fleuve. Il ne s’agit plus de le penser comme un simple lieu que l’on franchit ou que l’on contemple, mais bel et bien comme un lieu de vie à part entière. Pour Etienne Coutable, étudiant en Nouvelles Mobilités, repenser ainsi le rôle du fleuve permet de renouveler les infrastructures. « Nous avons voulu ancrer cette utopie dans le mouvement des villes lentes. Pour que le fleuve soit réellement un lieu de vie, nous avons imaginé de nouveaux types de ponts, plus larges, sur le modèle de l’agora. Les échanges et les rencontres sont désormais possibles dans ce qui n’était autrefois qu’un lieu de passage ». L’occasion également pour ce groupe d’étudiants de créer de nouveaux modes de mobilité douce grâce à un réseau de canaux reliant les différentes villes entre elles. « La force de ce modèle c’est précisément ce réseau de transports », explique Agathe Drouin, étudiante en Mutations du cadre bâti « car c’est lui qui permet d’organiser les flux entre la ville centre urbaine et les autres cités rurales plus petites. Transport de personnes, de marchandises, de capitaux : le fleuve est désormais le poumon économique de la ville. » Pour Iris Devais, étudiante en Mutations du cadre bâti, penser la ville autour de son fleuve c’est également une manière de s’adapter : « nous avons voulu développer une ville résiliente, capable de faire face aux accidents climatiques, et donc à la montée des eaux potentielle. Il faut donc bâtir avec les éléments naturels et non plus contre eux, d’où ce système d’architecture sur pilotis ». « L’idée c’est également de se servir du potentiel du fleuve pour pouvoir créer de l’électricité en quantité suffisante pour alimenter la ville et les communes alentours », complète Léa Pelotte, étudiante en Mutations du cadre bâti. « Ce réseau de villes autosuffisantes est aussi pour nous une façon de penser la résilience ».

L’agriculture : se tourner vers ses ressources en s’en créant de nouvelles

Consommer local, un vœu pieux en 2050 ? Pas pour ce groupe d’étudiants pour qui c’est justement en retissant le lien urbain-rural que l’on encouragera ce mode de consommation. Une autre forme d’agriculture pourrait alors trouver sa place en ville, sous la forme, par exemple, de jardins semi-collectifs. En plus de permettre une pratique de l’agriculture loisir, ces espaces ont une vocation pédagogique. Et c’est encore par le fleuve que l’on peut créer de l’innovation. « Nous avons imaginé que ce dernier pouvait également être le support d’une nouvelle forme d’agriculture aquatique pour une plus grande diversité des pratiques alimentaires en ville », explique Clémence Brisard, étudiante en Nouvelles Pratiques Alimentaires. « L’objectif est également de pouvoir palier les carences potentielles de l’une des zones de production ». Mais l’ultra dépendance à un réseau comporte aussi des limites : que faire en cas de mésentente soudaine avec l’une des villes voisines ?

Eco-tissage urbain avec légendes. Crédits : Clémence Brisard, Etienne Coutable, Iris Devais, Agathe Drouin et Léa Pelotte

Eco-tissage urbain avec légendes. Crédits : Clémence Brisard, Etienne Coutable, Iris Devais, Agathe Drouin et Léa Pelotte

Et si l’approvisionnement des villes en nourriture façonnait nos territoires demain ? Ces utopies, ou parfois contre-utopies, sont le moyen de réinterroger l’économie et le rapport du citoyen au territoire au travers du design urbain. Une saga en 7 volets.

Par Zélia Darnault, enseignante

L'École de design Nantes Atlantique
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