Comment les sciences participatives permettent d’aider à préserver la biodiversité dans les territoires

1 Nov 2023 | Lecture 3 min

Suivre l’état écologique des cours d’eau, recenser les populations d’oiseaux ou mesurer l’érosion du littoral. Depuis quelques années, les programmes de sciences participatives se déploient en France comme à l’International afin d’aider les scientifiques à mieux préserver la biodiversité dans les territoires.

 Dans la lutte contre le réchauffement climatique, les programmes scientifiques s’appuient de plus en plus sur un nouvel atout : la participation citoyenne. Grâce aux progrès de la technologie, de nombreuses applications sont créées par des instituts de recherche afin de capitaliser sur le grand public pour récolter l’or de la recherche : la donnée.

En effet, suivre les effets du changement climatique sur les écosystèmes nécessite de pouvoir mesurer à grande échelle ses conséquences sur de multiples espèces. Il en est ainsi du suivi des populations d’oiseaux, par exemple. Ainsi, l’Observatoire des oiseaux des jardins, qui a lieu chaque printemps depuis 2012 est une programme géré par la LPO et l’équipe Vigie-nature du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Office français de la biodiversité.

Il est sans aucun doute aujourd’hui le plus important dispositif français de sciences participatives impliquant le grand public. Mais d’autres programmes de ce type se multiplient ces dernières années afin de suivre l’assèchement des cours d’eau, l’érosion du littoral où encore les populations d’insectes.

Leung Cho Pan sur Canva Pro

Leung Cho Pan sur Canva Pro

Suivre l’assèchement des rivières

Le changement climatique et l’augmentation des besoins en eau assèchent de plus en plus les rivières et les cours d’eau. Mais comment suivre cette tendance dans un pays qui compte plus de 250 000 cours d’eau ?

L’application de sciences participatives DRYRivERS,développée par l’INRAE, a justement été créée pour répondre en partie à cette question. À date, elle compte près de 1 300 utilisateurs qui ont enregistré l’année dernière plus de 4 200 observations sur 1 900 cours d’eau à travers l’Europe. 41 % sont en Hongrie, 31 % sont en France, 6 % en Espagne et 5 % en République tchèque.

Ces données récoltées permettent de suivre l’état des cours d’eau en temps réel et fournissent de précieuses informations aux gestionnaires des cours d’eau ainsi qu’aux syndicats de rivières. Elle pourrait également devenir un outil de communication et de sensibilisation du grand public aux phénomènes d’assèchement des rivières

Crédit : pavlovakhrushev sur Canva Pro

Crédit : pavlovakhrushev sur Canva Pro

Le CoastSnap, une pratique qui à le vent en poupe

 Une autre initiative similaire trouve son origine en Australie : le Coast Snatp. Concrètement, cette pratique repose sur des stations installées le long des côtes afin de permettre aux particuliers d’y insérer leur téléphone et de prendre en photo la plage. Les photos sont ensuite transmises à des équipes chargées de les compiler et d’étudier, au fil des saisons, la manière dont évolue la plage.

En France, on retrouve ce dispositif à plusieurs endroits du littoral, en Nouvelle-Aquitaine, et particulièrement dans le Morbihan, autour de l’agglomération de Lorient. Depuis 2019, la communauté d’agglomération – en partenariat avec l’Université Bretagne Sud – s’est ainsi engagée à rendre opérationnelles 6 stations CoastSnap le long de ses côtes. Une manière de pouvoir visualiser et mesurer l’érosion de la côte.

Hamik sur Canva Pro

Hamik sur Canva Pro

Une application pour recenser la flore mondiale

Il existe aussi de nombreuses applications dans le domaine agricole. On peut citer par exemple le cas de l’application PlantNet, une application mobile créée en 2009 par 4 organismes de recherche : le Cirad, l’INRAE, l’Inria et l’IRD. Basée sur des technologies de reconnaissance d’images, PlantNet permet, à partir d’une simple photo, de reconnaître n’importe quel type de plante et d’en partager les informations. Son utilisation est notamment pertinente pour suivre l’évolution de la flore mondiale.

Elle est utilisée par des millions d’utilisateurs, particuliers comme professionnels et trouve également son utilité dans des domaines tels que la recherche, l’éducation, l’agronomie ou encore l’éco-tourisme. Avec plusieurs dizaines de millions d’observations collectées depuis sa création, l’application a permis de créer l’une des bases de données les plus importantes au monde sur les plantes.

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