Les « futurs possibles » de l’urbanisme

23 Jan 2015

Le 20 novembre 2014, le Pavillon de l’Arsenal accueillait la remise des prix de la sixième édition du concours « Futurs Possibles – le meilleur du futur urbain ». Présentation des cinq projets lauréats.

Futur ZAC - Vitry-sur-Seine ; Copyright : Archikubik

La future ZAC Rouget de Lisle de Vitry-sur-Seine telle que la conçoit l’agence franco-catalane Archikubik ; Copyright : Archikubik

Récompenser des projets d’aménagement urbain en cours de réalisation qui « présentent un réel changement de paradigme sur le plan social, économique et/ou urbanistique » : telle est l’ambition du concours « Futurs Possibles », organisé par la société Vectuel, la Fédération des entreprises publiques locales, le Pavillon de l’Arsenal, l’Association des Maires de France et l’organisme Ecosys. Cinq projets ont été distingués à l’occasion de la sixième édition du concours, parmi une cinquantaine de postulants au départ. And the winners are…

ZAC Rouget de L’Isle / SADEV 94 / Ville de Vitry-sur-Seine / Carmen Santana / ARCHIKUBIK

ZAC Rouget de l'Isle - Vitry-sur-Seine ; Copyright : Archikubik

L’aménagement de la ZAC Rouget de Lisle de Vitry-sur-Seine est le premier projet développé en France par l’agence Archikubik, basée à Barcelone ; Copyright : Archikubik

Le projet d’aménagement de la ZAC Rouget de Lisle de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) conçu par l’agence franco-catalane Archikubik a remporté le Grand Prix 2014 du concours « Futurs possibles ». La ville est aujourd’hui traversée par un axe de circulation majeur qui doit encore être élargi dans les prochains mois. Vitry souhaite donc profiter de ces travaux pour repenser l’organisation de la partie sud de la ville et revaloriser cette zone. Le projet d’Archikubik, commandité par la société d’urbanisme Sadev 94, qui officie en tant que maître d’ouvrage, comprend la construction de 867 logements, dont 40% de logements sociaux, mais aussi des commerces, des bureaux, etc. L’ambition première de l’agence Archikubik est d’aménager un espace public central favorisant la cohésion sociale de tous les habitants du quartier, tout en laissant une place importante à la nature. La dimension « développement durable » du projet a séduit le jury, en particulier l’exploitation maximale de l’éclairage naturel pour les différents bâtiments.

ACTlab / Bellastock / Plaine Commune et SEM Plaine Commune Développement / Philippon-Kalt

Plaine commune - L'Ile-Saint-Denis ; Copyright : Alexis Leclercq

Vue de l’intérieur de l’atelier ACTlab, construit à partir de fermettes métalliques utilisées en poteaux et installées sur des plots en béton. Le plancher est fait de planches de séchage de parpaings usagés ; Copyright : Alexis Leclercq

Le deuxième prix du concours a été attribué à l’ACTlab de Bellastock, une association d’architectes créée en 2010, qui avait beaucoup fait parler d’elle en 2012 avec sa ville éphémère construite à partir de déchets en seulement quatre jours. L’ACTlab est un laboratoire de recherche appliquée qui prône la réutilisation des matériaux, des objets et des espaces issus de la démolition ou de la déconstruction, comme les entrepôts Printemps. L’atelier a démarré ses travaux en juin 2013, sur l’Île-Saint-Denis. Des ateliers de réemploi des matériaux sont organisés, qui permettent notamment la construction de meubles et de lampadaires à partir de ces matériaux recyclés. L’ACTlab accompagne le projet d’écoquartier fluvial de la ville. Le laboratoire se trouve sur le chantier de l’écoquartier et développe de nouveaux savoir-faire liés au réemploi des matériaux, en espérant que ses travaux donnent envie, à terme, aux institutions ou aux politiques d’articuler également les processus de déconstruction et de reconstruction sur d’autres projets.

[IN]-CLOSURE / Ville de Seattle / ABF-lab

In-Closure - Seattle ; Copyright : ABF-Lab

L’agence française ABF-Lab veut faire pousser une forêt urbaine de 35 000 m² en plein Seattle (Washington) ; Copyright : ABF-Lab

Le troisième prix du concours « Futurs possibles » a été remporté par le projet [IN]CLOSURE de l’ABF-lab, une agence française d’architectes et d’ingénieurs fondée en 2011. Le projet consiste à implanter 35 000 m² de forêt en plein centre de Seattle, dans l’État de Washington. Cet écosystème serait entouré d’un « mur de boîtes » de 4 mètres de hauteur accueillant une piste de course au sommet pour générer de l’énergie et faire office de barrière acoustique. Dans la forêt urbaine seraient organisées différentes activités (accrobranche, feux de camp, etc.). Les « boîtes », qui feraient office de cafés ou de librairies, pourraient quant à elles accueillir des concerts, du théâtre ou de l’escalade. Pouvant accueillir jusqu’à 7000 personnes, cet espace deviendrait le véritable « centre social » de la ville. Équipé de panneaux photovoltaïques, d’un système de stockage des eaux de pluie et recyclant ses déchets, [IN]CLOSURE est un projet respectueux de l’environnement, qui compense à 100% ses dépenses énergétiques grâce à l’énergie solaire et à l’absorption de CO2 par les arbres. L’ambition des architectes du projet est qu’à terme, à l’horizon 2062, la forêt et les « boîtes » s’étendent à travers toute la ville.

Imbrications / Ville de Gennevilliers / Djuric-Tardio

Imbrications - Gennevilliers ; Copyright : Djuric-Tardio

Le projet Imbrications de l’agence Djuric-Tardio a remporté le prix Architecture Bas Carbone d’EDF en 2014 ; Copyright : Djuric-Tardio

Une mention spéciale « Développement durable » a été décernée par le jury du concours « Futurs possibles » au projet Imbrications, conçu par l’agence Djuric Tardio Architectes, qui prône une architecture éco-durable dans un espace urbain densifié. Le projet Imbrications entend ainsi s’inscrire dans la démarche de « densité éco-maîtrisée » de reconversion des villes suburbaines du Grand Paris. Commandité par la coopérative de HLM Boucle de Seine, le projet prévoit la construction de 13 maisons réparties sur quatre sites dans la ville de Gennevilliers. Ces maisons, peu émettrices en CO2, sont conçues dans une logique de développement durable qui fait la part belle aux matériaux propres, aux panneaux photovoltaïques et à une orientation optimale du bâti pour profiter de l’éclairage naturel. L’ambition du projet Imbrications est également d’augmenter l’offre de logements près des quartiers de bureaux, pour diminuer le besoin en infrastructures de transports. Il prévoit aussi un système de stockage de l’énergie permettant de réduire de 10% la facture énergétique tout en offrant une capacité de stockage énergétique aux 69 maisons alentour.

Bastide Brazza / Ville de Bordeaux / Youssef Tohmé

Bastide Brazza - Bordeaux ; Copyright : Y.Tohmé-ArchitectsAssociates

Vue du futur quartier bordelais de Bastide Brazza, conçu par l’architecte Youssef Tohmé ; Copyright : Y.Tohmé-ArchitectsAssociates

Un cinquième projet a été récompensé par le jury du concours « Futurs possibles ». Ils s’agit du projet appelé Bastide Brazza, conçu par l’architecte et urbaniste Youssef Tohmé et le paysagiste Michel Desvignes, qui a reçu une mention spéciale saluant son « impact économique ». Ce projet vise à redynamiser la rive droite de la ville de Bordeaux, une zone inondable de 2,7 hectares ainsi qu’un ancien quartier industriel. Ce quartier est particulièrement pollué depuis le départ en 2006 de l’usine d’engrais Soferti. Le projet comprend la construction du quartier Brazza, contenant des industries, des bureaux, des jardins et quelques 4 500 logements (dont près de la moitié de logements sociaux), que la mairie entend proposer à des tarifs 30% moins élevés que ceux du marché. À terme, Brazza aura une capacité d’accueil de 8 000 habitants. Ces derniers pourront emménager à partir de la fin de l’année 2015.

Usbek & Rica
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