Le triomphe de la cité

vue haut observatoire
3 Juil 2013

Enseignant à l’université d’Harvard, spécialiste de l’économie urbaine, Edward Glaeser propose au travers de ses analyses et de ses ouvrages une lecture économique de l’urbanisation dans le monde. Du New York de son enfance au Paris qu’il sillonne en touriste, il analyse le fait urbain contemporain avec perspicacité et passion et interroge ce besoin impérieux de nous agglomérer quand la Ville semble être le noyau d’interactions difficiles et d’exaspération mutuelle ? Cet économiste a voulu comprendre l’origine et les conséquences de la fascination perpétuelle et renouvelée exercée par la cité sur les hommes.

Quand pauvreté rime avec succès

Les villes ne rendent pas les gens pauvres, elles les attirent. L’agglomération procure aux pauvres ce qu’ils ne trouvent pas ailleurs : des emplois, des services, des biens. Ici, la densité et la proximité autorisent une meilleure circulation des idées et des opportunités. Glaeser prend le contrepied des pourfendeurs de bidonvilles avec un argument simple : la Ville est un territoire plus favorable aux pauvres que les espaces ruraux dont ils proviennent et où ils ne veulent pas retourner. En réalité, la coexistence de riches et de pauvres constitue une force de la Ville, mieux encore, elle est l’un des signes les plus évidents de son dynamisme.

L’avenir appartient à ceux qui voient haut

Aujourd’hui, nous payons au prix fort le coût environnemental de l’étalement urbain. La ville dite « horizontale » s’est construite autour de l’automobile et de la fiscalité avantageuse des quartiers péri-urbains, créant du trafic, de la congestion et bien sûr de la pollution. Glaeser suggère donc de développer la Ville vers le haut, à grand renfort de gratte-ciels, et se prononce en faveur d’un développement « ultra-dense », plus écologique et moins coûteux.

La règle des trois « C »

Les politiques urbaines ont tendance à oublier qu’elles organisent la vie des hommes avant de gérer des espaces. Glaeser prend l’exemple de villes à la gloire passée, telles que Cleveland, Glasgow ou encore Detroit, qui ont perdu la moitié de leur population avec le déclin de l’industrie manufacturière. Leur erreur ? Avoir choisi de construire des infrastructures coûteuses au lieu d’investir dans ce qui fait l’essence même de la Ville : l’intelligence de ses habitants. Le triomphe de la cité repose ainsi sur les trois « C » : compétition, connexion et capital humain.

Accéder à l’étude complète « Le Triomphe de la Cité »

Julien Damon

Demain la Ville
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