Les “trucks” dans la pop-culture #1 : les États-Unis au sommet de leur art

Joli décor pour un road trip aux States - Crédits Jeremy Rempel sur Flickr
15 Fév 2016

Dans la culture populaire, les véhicules transportant nos héros incarnent depuis longtemps d’éminents artefacts. Enfant, qui ne s’est pas imaginé à bord du carrosse / citrouille de Cendrillon, ou au volant high-tech de la Batmobile ? Du tapis volant au cheval blanc, les moyens de transport imaginaires représentent une source inépuisable de symboles, de rêve, et de jeu pour les petits comme pour les grands… Et c’est pour cela que nous les aimons tant. Après s’être intéressés à quelques trains et bus chimériques dans des billets précédents, nous nous attaquerons aujourd’hui à une autre figure roulante que la pop-culture affectionne particulièrement : le truck, ce gros camion à l’américaine…

Joli décor pour un road trip aux States - Crédits Jeremy Rempel sur Flickr

Joli décor pour un road trip aux States – Crédits Jeremy Rempel sur Flickr

Le truck comme porte-étendard états-unien

Quadrillés de routes, autoroutes et autres aménagements dédiés à la pause des conducteurs, les États-Unis incarnent sans aucun doute le pays du truck par excellence. Plus encore que la voiture, cet énorme véhicule est à l’image du territoire qu’il traverse de long en large. Roulant au cœur des grandes plaines du Midwest ou perdus sur les routes désertiques d’Arizona, ces monstres du transport routier participent nécessairement au décor américain traditionnel. Ils sont surtout les agents indispensables de l’agriculture et de l’industrie du pays, acheminant céréales, bois et autres équipements ou matériels manufacturés dans les usines. D’un point de vue culturel, ces poids lourds mobiles tiennent une place de choix depuis au moins les années 1940… même si la figure a depuis évolué dans diverses directions :

The portrayal of the trucking industry in United States popular culture spans the depictions of trucks and truck drivers, as images of the masculine side of trucking are a common theme. The portrayal of drivers ranges from the heroes of the 1950s, living a life of freedom on the open road, to the depiction of troubled serial killers of the 1990s. Songs and movies about truck drivers were first popular in the 1940s, and mythologized their wandering lifestyle in the 1960s. Truck drivers were glorified as modern day cowboys, outlaws, and rebels during the peak of trucker culture in the 1970s. During the latter portion of the 20th century, the trucking industry’s image began to wane, and their reputation suffered.” – in : Trucking industry in popular culture (United States) sur Wikipédia

Au cœur de ces représentations, un certain nombre de figures se dégagent : du routier harceleur dans Duel (premier long métrage de Steven Spielberg, sorti en 1971) aux robots transformistes de la saga Transformers, sans oublier les camions maléfiques de Trucks (Poids Lourds en version française), une nouvelle de Stephen King datant de 1973.  Parmi elles, nous en avons gardé deux – relativement récentes – que l’on trouvait particulièrement parlantes sur le plan sémiologique. Découvrez le premier ci-dessous, et le second dans un prochain billet !

#1 Le “Dead Reckoning” dans Land of the dead de George Romero

Sorti en 2005, Le Territoire des morts se présente comme le quatrième volet de la “saga des zombies” réalisée par Romero, pionnier et maître en la matière. Dans cet opus, la façon dont le cinéaste traite la cohabitation avec les zombies se rapproche du genre post-apocalyptique. Alors que dans le premier volet de la saga (La Nuit des morts-vivants, 1968) l’invasion zombie est découverte par surprise lorsque les assaillants mangeurs de chair se multiplient dans tout le pays, la lutte contre les revenants fonde l’un des piliers principaux de la société mise en scène dans l’épisode de 2005. La plupart des grandes villes forment ainsi des forteresses habitées par les humains, et organisées pour survivre aux attaques zombies.

Dans le cinéma américain, on ne rigole pas avec les camions

C’est donc dans ce contexte que notre truck tient tout son rôle… La classe dominante de la ville de Pittsburgh, où se déroule l’action, possède ainsi un camion blindé au design abracadabrant pour opérer des raids alimentaires dans les autres villes. Cet « Éclaireur de la mort » n’est donc pas un simple convoi de ravitaillement : c’est une véritable machine de guerre, comme son nom l’indique, conçue pour pulvériser les hordes de revenants qui hantent les routes de cette Amérique déchue. A la fois forteresse mobile, tour de contrôle et instrument de combat tout équipé, les atouts du “Dead Reckoning” sont nombreux.

On vous laisse visionner la vidéo ci-dessus et admirer ses mitraillettes amovibles intégrées au pare-choc, ses imposants lance-roquettes qui trônent sur le toit, ainsi que ses lance-feux d’artifice qui servent à détourner l’attention des zombies… Vous remarquerez également que l’armure extérieure du camion n’est pas la seule partie à être customisée, puisque l’intérieur est bel et bien équipé d’un système informatique dernier cri. Si c’est probablement le plus accompli des survival trucks connus, « L’Éclaireur de la mort » ne cache pas ses sources d’inspiration telles que le camion-citerne de Mad Max II (d’ailleurs réinterprété dans l’opus de 2015), le truck customisé de Dawn of the dead (Zack Snyder, 2004), ou encore le train armé de Ghost Of Mars (John Carpenter, 2001).

Si vous voulez vraiment vous mettre dans la peau d’un truck driver, il existe des jeux vidéo de simulation… Ici : “Spintires”, 2014 (et le plus connu : “Euro Truck Simulator”)

Pour conclure, disons simplement que, dans différents cas, le truck représente une forteresse imprenable, ou en tout cas équipé pour survivre aux attaques extérieures. On remarque ainsi que ce pur produit américain tenait encore récemment une place de choix dans les représentations locales. Ce n’est en effet pas un hasard si la maison de campagne barricadée de La Nuit des morts-vivants s’est finalement transformée en truck blindé près de quarante ans plus tard. Le survivant des années 1960 était sédentaire et encerclé, tandis que celui des années 2000 est nomade et combatif…

{pop-up} urbain
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