Quel avenir pour les parkings de centre-ville ?

Nos bons vieux parkings de centre-ville peuvent-ils accueillir de nouveaux usages ?

Nos différentes villes semblent s’accorder sur un point concernant leur avenir : la place accordée aux voitures va diminuer drastiquement, voire totalement disparaître. Cette modification de nos usages en matière de mobilité en entraîne une autre : nos bons vieux parkings sont-ils voués à disparaître, ou en tout cas à muter ?

Si l’on prend le cas de la ville de Nantes, on observe une grosse diminution de l’usage de ces infrastructures, même si l’on note encore quelques pics d’utilisations pendant les périodes de soldes ou des fêtes de fin d’années. Cette mutation des usages du parking de centre-ville est donc peut-être plus proche que l’on ne le croit. On dispose alors d’espaces énormes, mais dans lesquels on ne peut pas faire n’importe quoi. Difficile en effet d’imaginer proposer des habitats dans ces lieux. Alors quels nouveaux usages pourrait-on proposer pour ces équipements dans le respect des normes et du cadre bâti existant ? C’est à cette question qu’ont tenté de répondre les étudiants de cycle master Ville Durable de L’École de design Nantes Atlantique. Prenez votre ticket, suivez la rampe d’accès et c’est parti pour une revue de projets.

Nos bons vieux parkings de centre-ville peuvent-ils accueillir de nouveaux usages ?

Nos bons vieux parkings de centre-ville peuvent-ils accueillir de nouveaux usages ? © Révolutionjoyeuse

Un espace d’observation hybride et intergénérationnel

Et si les parkings qui sont aujourd’hui davantage vus comme des lieux de passage devenaient des lieux de rencontres, des lieux où l’on prend le temps de se reconnecter à sa ville ? C’est le projet proposé par Pallavi Deodhar, Élodie Gautier et Cécile Roger. Elles ont choisi d’investir un parking de l’hyper-centre nantais (le parking Decré Bouffay) et ont proposé un espace hybride mêlant plusieurs fonctions. Ainsi, certains étages, les plus bas, pourraient être consacrés à la logistique urbaine en proposant des espaces dédiés aux triporteurs et à la livraison de petits colis. Un autre étage pourrait être dédié aux mobilités douces avec un garage à vélo et un atelier de réparation. Certains étages garderaient leur fonction initiale de parking. Et enfin, le toit serait réinvesti comme une plateforme de rencontres, un véritable observatoire urbain comportant un point de vue singulier sur la ville, des jeux pour enfants, une scène avec un bar. De quoi faire du parking une véritable destination.

© L’École de design Nantes Atlantique

© L’École de design Nantes Atlantique

Une plateforme stratégique pour une mobilité urbaine optimisée

Juliette Fontaine, Thomas Raimond–Mousset et Iris Rué ont quant à eux pensé le parking comme un espace clé dans la logistique urbaine. Ils ont ainsi imaginé transformer le parking en une plateforme centralisée de réception de colis pour les professionnels et les particuliers. La gestion du dernier kilomètre si problématique en centre-ville pourrait être gérée par des triporteurs qui auraient un espace dédié au sein de la plateforme. D’autre part, les usagers qui le souhaitent pourraient venir procéder eux-mêmes au retrait de leur colis. Mais les étudiants sont allés plus loin et ont imaginé que cet espace pouvait également servir de test et de prospection pour des mobilités futures. Ainsi on peut imaginer que le toit du parking deviendrait un espace où l’on pourrait expérimenter la livraison par drones, les colis étant ensuite acheminés dans les étages inférieurs grâce aux rampes d’accès existantes. Une solution pour intégrer durablement les parkings dans la logistique urbaine.

parking futuriste

© L’École de design Nantes Atlantique

Retrouver l’effervescence des places urbaines à travers un espace souterrain connecté

Pierre Josso, Romane Lecué et Paul Ramiara ont, pour leur part, choisi de faire du parking un espace de divertissement culturel. En créant un puits central partant de la place sous laquelle court le parking, les étudiants entendent redonner de la visibilité à cet espace tout en immergeant les usagers dans un univers particulier. Il s’agit aussi de créer une ambiance particulière qui donne envie de s’enfouir dans le sous-sol et les entrailles de la ville. Ensuite, les différents étages seraient occupés par des activités diverses : atelier de réparation de vélo, espace de concert, salles de sport… Mais surtout, les étudiants ont imaginé le parking comme un espace connecté avec un étage dédié à la compréhension des données générées par la ville grâce à la datavisualisation.  Le parking devient alors non seulement un espace d’activités mais aussi un espace d’informations et de compréhension de ce qui se passe en surface.

© L’École de design Nantes Atlantique

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La fourmilière : le parking comme organisme vivant

Laura Pasquier, Léo Taiariol et Jirawan Wanaudom ont quant à eux imaginé réhumaniser le  parking tout en l’inscrivant dans le parcours du nouvel aménagement de la ville. Ils ont repris l’image de la fourmilière offrant ainsi aux visiteurs un espace atypique digne de l’univers de Jules Verne. Les activités proposées diffèrent selon les niveaux : plus on descend plus les activités sont « underground » ou gênantes en surface : boîtes de nuit, concert… Les autres niveaux seraient occupés par des espaces d’exposition, de stockage et réparation de vélos… Ainsi, le parking devient un lieu de vie à échelle humaine.

Avec ces différents projets, les étudiants de L’École de design Nantes Atlantique montre qu’il existe un futur pour les parkings de centre-ville, même sans la voiture.

Par Zélia Darnault, enseignante à L’École de design Nantes Atlantique

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