Comment le vélo s’enracine-t-il dans la ville ?

un cycliste dans une station de metro
2 Mar 2017

Bien que très ancien, l’usage du vélo reprend petit à petit ses droits dans les villes occidentales. Longtemps pensés pour des déplacements principalement motorisés, les espaces urbains tentent ainsi de s’éloigner de leurs erreurs passées (mais encore bien incrustées !). Et cette implantation passe évidemment par de multiples processus, politiques publiques, infrastructures et agencements institutionnels… Associations, commerces et services dédiés pullulent ainsi dans nos rues, transformant nécessairement le visage et la pratique des villes (dans une certaine mesure bien sûr).

un cycliste dans une station de metro

Les modes actifs à l’assaut des villes – Crédits Mike Dean sur Flickr

S’il serait évidemment trop ambitieux de lister et analyser tout ce que l’usage du vélo produit – en termes d’usages, de valeur économique, de convivialités etc. – en ville de nos jours, nous souhaitions souligner quelques-unes de ces apparitions…

L’urbanisation d’une passion

Au-delà des pistes cyclables et autres systèmes de vélos en libre-service, l’un des accompagnements urbanistiques engendrés par cette vague cycliste s’incarne dans la sphère commerciale. Si les magasins traditionnels dédiés au sport ou au bricolage existent depuis toujours, les enseignes-ateliers dédiées aux aficionados de la bicyclette ont plus récemment fait leur apparition dans nos rues. L’année dernière, Le Figaro consacrait ainsi un article au phénomène du “café-vélo” :

Le principe est simple : vous sirotez un café, ou déguster un plat, tandis qu’on s’occupe de la réparation de votre précieuse bécane. Ce secteur connaît un véritable essor: deux cafés-vélos ont fait leur apparition en février à Paris, et un troisième devrait naître prochainement.”

En France, le concept est né au début des années 2010, et semble bel et bien continuer à conquérir les pavés parisiens. Mais ce n’est certainement pas le seul service dédié à la petite reine qui triomphe dans les villes ces dernières années… Tout le monde parle en effet de Cyclofix et confrères, un service nomade de réparation de vélo à la demande :

il arpente les artères de la capitale pour réparer à domicile ou en pleine rue, les vélos des coursiers et autres âmes en peine en galère de dérailleur et de chambre à air.

Ces prestations d’assistance et de dépannage à l’attention des personnes à vélo s’appuient ainsi sur une demande qui tend à s’intensifier. Du moins, pour que le modèle économique d’un tel service soit viable, cela implique inévitablement une diffusion certaine de l’usage de ce mode de déplacement !

Le vélo c’est perso

Au-delà de cet accompagnement logistique, de la création de convivialités nouvelles, et du développement de services et modèles marchands dédiés, comment l’expansion du vélo touche-t-elle les usages des citadins ? Adulé par certaines catégories socio-professionnelles, le vélo est devenu un accessoire urbain indispensable pour qui veut se sentir cool, écolo, sportif-ve, ou bricoleur-se… Bien plus qu’un mode de déplacement, le vélo prend petit à petit ses marques dans la culture urbaine.

des cyclistes roulant dans une rue sombre

Rouler en lumière avec la ville – Crédits Christopher Porter sur Flickr

En effet, le vélo se présente comme un objet qui se prête prodigieusement à la customisation et à la personnalisation… Par son caractère abordable, de composition plutôt simple, le vélo se rend accessible au plus grand nombre. Rien de surprenant, donc, au déploiement d’une certaine culture “maker” et bidouilleuse autour de cet objet “low tech”. Mises à part les dimensions de dépannage et de réparation (plus complexes) évoquées dans la première partie, cet aspect “bricolage” se concrétise par une multiplication des offres de customisation destinées au vélo. Imbriqués entre une fonction parfois très accessoire et un rôle plus ostensiblement sécuritaire, les gadgets pour bicyclettes se multiplient comme des petits pains. Le prisme de ces ornements est donc très varié… Parmi eux : de la “peinture invisible réfléchissante pour la sécurité des cyclistes”, des stickers hérités du cyclisme sur route, des antivols connectés ou “tatoués” sur le cadre, des supports de smartphone à clipser sur le guidon une alternative aux “GPS à vélos”), ou encore des luminaires en tous genres pour une sécurité nocturne et un style assurés !

Si nos rues européennes ne s’animent pas encore de défilés de gangs à vélos tunés à la sauce détroitienne, la bicyclette incarne assurément un mode de déplacement suscitant un engagement notable de la part de sa communauté, autant qu’un fructueux levier pour le secteur commercial ! Qui sait, peut-être que dans quelques années toutes les villes du globe seront entièrement bike-friendly…

 

Pour aller plus loin :

{pop-up} urbain
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Vos réactions

Johann
2 mars 2017

« Bien que très ancien, l’usage du vélo reprend petit à petit ses droits dans les villes occidentales. » : c’est oublier le nouvel essor de la bicyclette en Chine, en terme d’usage pur et dur en tout cas (cf http://bit.ly/2kUitj9). Au point même que leurs start up risquent d’arriver chez nous !

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