« L’avenir, c’est la smile city »

24 Juin 2014

Du 3 au 6 avril s’est déroulé au Carreau du Temple, à Paris, la quatrième édition du salon « Sustainable Luxury », avec un espace dédié à la ville du futur. Barbara Coignet, organisatrice de l’évènement, nous explique pourquoi.

Le salon « Sustainable Luxury » s'est tenu début avril au Carreau du Temple, un espace culturel de 3000 m2 en plein Paris.  Copyright : 1.618 Sustainable Luxury

Le salon « Sustainable Luxury » s’est tenu début avril au Carreau du Temple, un espace culturel de 3000 m2 en plein Paris. Copyright : 1.618 Sustainable Luxury

Faire du luxe « un laboratoire d’idées et d’initiatives nouvelles pour le futur ». Telle est l’ambition du mouvement 1.618. À la fois plate-forme physique et guide digital, 1.618 organise chaque année depuis 2009 le salon du luxe durable et responsable. Le principe : solliciter des marques, des artistes, des ONG, des entrepreneurs et des penseurs pour « redéfinir le luxe du XXIe siècle ».

En 2014, le salon « Sustainable luxury » a pris ses quartiers dans l’espace culturel flambant neuf du Carreau du Temple, à Paris. Plus de 5000 visiteurs ont pu découvrir une quarantaine d’exposants présentant leurs innovations dans des domaines comme le design, la mobilité, le tourisme ou la gastronomie. Le salon était découpé en plusieurs zones, avec notamment un « espace expérience », un « espace art contemporain » et un « espace prospective » dont le thème, cette année, était : « Smile City, demain la ville en mieux ». Barbara Coignet, fondatrice du mouvement 1.618, nous explique pourquoi l’espace urbain était, cette année, à l’honneur.

Quel bilan faites-vous de cette édition 2014 de l’événement « Sustainable Luxury » ?

Après deux années au Palais de Tokyo et une à la Cité de la mode et du design, cette édition au Carreau du Temple a été une vraie réussite. C’est important pour un événement tel que le nôtre d’être associé à un lieu stable. Et je crois pouvoir dire qu’on a trouvé notre lieu. La grande réussite de cette édition aura été notre espace « expérience », avec une sélection d’exposants vraiment homogène. Il a permis aux visiteurs de découvrir toutes les formes d’expériences que nous associons à l’idée de luxe du XXIe siècle, qu’il s’agisse de cuisine, de mobilité, de tourisme ou de lifestyle. Ce qui nous a encore manqué, c’est le grand public. Il n’est pas venu vraiment plus nombreux que l’année dernière. C’est sûrement lié au fait que notre événement est encore assez codé, entre le nom plutôt énigmatique de notre agence (1.618) et l’intitulé « Sustainable luxury », pas forcément évident pour tout le monde. Attirer un public plus diversifié, c’est une priorité pour l’année prochaine, quitte à mettre de côté la dimension conceptuelle de notre événement.

Vous parlez de « luxe durable ». N’est-ce pas une formule un peu contradictoire ?

Je pense, au contraire, que les termes « luxe » et « durable » sont voisins, voire synonymes. Le luxe, c’est quoi à l’origine ? C’est la rareté, la beauté, la qualité, la transmission, la préservation de la richesse. À ces valeurs-là, nous avons ajouté les notions de création et d’innovation, car nous vivons dans notre époque et nous projetons dans le futur. D’ailleurs, les conférences que nous avons organisées l’ont bien montré : nous considérons le développement durable comme une évidence. Du coup, nous sommes plutôt dans l’étape suivante, dans le déploiement du développement durable plutôt que dans sa définition. Plus encore que le luxe durable, nous voulons donner à voir ce que sera le luxe du XXIe siècle. Car il est évident que le luxe tel qu’on l’a vécu ces quarante dernières années n’est pas compatible avec un avenir durable. Ce luxe du prix, du logo, du superflu et du marketing est ringard et n’a pas sa place chez nous. Après, si demain j’estime que LVMH ou Kering démontrent un engagement durable fort sur leurs produits, je serai ravie de les accueillir. D’autant que je crois beaucoup à l’effet pyramide du luxe : si une marque comme Chanel décide de donner l’exemple, d’autres grands noms vont l’imiter.

Pourquoi avoir choisi de faire de la ville du futur une thématique centrale du salon ?

Le thème de cette édition, c’était le temps. Ou, plus exactement, les temps. Dans notre monde qui s’accélère, retrouver le temps du plaisir et de la compréhension sera un enjeu essentiel. Alors, au lieu de présenter la question écologique sous un angle anxiogène, nous avons choisi de présenter les solutions les plus futuristes et prometteuses pour l’avenir dans quatre secteurs : l’agriculture urbaine, la mobilité, l’architecture intelligente et biomimétique, et enfin la transition énergétique. Cela s’est traduit par la diffusion de cinq films d’anticipation questionnant la ville en 2014, 2024, 2034, 2044 et 2054. Nous croyons beaucoup à l’idée de « smile city » : le luxe, demain, c’est d’abord vivre mieux ensemble. Nous avons demandé à plusieurs personnalités d’imaginer ce que sera le futur du luxe, et beaucoup ont évoqué des expériences immatérielles fortes, qu’il s’agisse de respirer un air pur ou de marcher dans la rosée du matin. L’avenir du luxe passe par l’émotion, par l’éphémère, par des instants qui ne s’achètent et ne se possèdent pas. Et dans ce cadre, la ville de demain a beaucoup à offrir.

Usbek & Rica
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