La ville dans les jeux vidéo (2/2)

11 Sep 2013

Qu’elle fasse office de simple décor ou de plate-forme jouable, la ville a toujours été au coeur de l’expérience vidéoludique. Et plus la précision des graphismes s’améliore, plus l’espace urbain inspire les game designers. Coup de projecteur sur les représentations de la ville dans quelques jeux mythiques.

Assassin’s Creed, le Google street view du passé

Assassin’s Creed permet au joueur de s’aventurer dans les rues de Venise et d’autres grandes cités médiévales.
© Ubisoft

La simulation du réel est l’un des principaux ressorts narratifs du jeu vidéo. Et là où GTA parodie les grandes cités américaines, d’autres jeux préfèrent explorer l’Histoire pour reconstituer les cités majestueuses du passé. C’est le cas de la série Assassin’s Creed, dans laquelle le joueur incarne Altaïr, un assassin d’élite tombé en disgrâce qui doit réaliser plusieurs missions périlleuses en Terre Sainte, au temps de la troisième croisade. Les villes médiévales de Jérusalem, Acre et Damas ont été reconstituées avec tel ouci du détail qu’Assassin’s Creed se révèle être autant une exploration artistico-historique qu’un jeu vidéo. Dans la suite du premier opus, le joueur évolue dans les rues des grandes cités italiennes de la Renaissance (Florence, Venise, etc.) et au Vatican. La ville apparaît alors comme un une plate-forme propice aux acrobaties et rappelle, en cela, le « parkour », ce sport urbain qui permet de ramper, sauter, courir dans l’espace urbain. Et le joueur se plaît à s’arrêter devant le Duomo de la cathédrale de Florence ou le Palais des Doges de Venise pour en admirer la reconstitution architecturale. Les villes d’Assassin’s Creed se découvrent sous tous les angles, un peu comme un musée virtuel en 3D. Une ballade pédagogique qui rappelle aussi l’option « street view » de Google, le plaisir ludique et la beauté en plus.

Voir la bande-annonce : http://www.youtube.com/watch?v=mVWhWsgHzKM

Watch Dogs, hacking urbain

Le héros de Watch Dogs est un hacker, capable de bidouiller l’environnement urbain pour accélérer la traque de son ennemi.
© Ubisoft

Le très attendu Watch Dogs (sortie prévue en novembre 2013) a pour héros Aiden Pearce. Grâce à son smartphone, le « Profiler », ce membre d’un collectif de hackers va pouvoir prendre le contrôle des différentes infrastructures de la ville (feux de circulation, caméras de surveillance) pour venir à bout de ses ennemis. Si l’on se fie aux premières bande-annonces diffusées ces derniers mois, on découvre que Pearce peut, par exemple, scanner les passants pour découvrir des informations personnelles sur eux, hacker un distributeur de billets ou bien lever les ponts à bascule qui enjambent la Chicago River simplement en pressant sur un bouton. Un jeu bien ancré dans son époque donc, qui met en scène deux des grandes thématiques futuristes du moment : le piratage et les « smart cities » hyper connectées. Ni décor, ni plate-forme, le Chicago de Watch Dogs se révèle être un espace vivant, un réservoir d’idées et d’outils avec lesquels on peut interagir en temps réel, un dédale citadin propice à la chasse aux trésors numériques. La première smart city digne de ce nom dans l’histoire du jeu vidéo.

Voir la bande-annonce : http://www.youtube.com/watch?v=DqoQG_XYF-8

Remember Me, le Paris apocalyptique de 2084

Dans Remember Me, le quartier de Montmartre est devenu une sorte de bidonville insalubre où vivent les citoyens les plus pauvres.
© Capcom

Dans Remember me, le joueur incarne Nilin, une jeune femme dont la mémoire a été effacée par le « sensen », un appareil mis au point par le conglomérat français Memorize, nouveau Big Brother de cette fin de XXIe siècle qui commercialise les souvenirs. L’action se passe à Paris. Ou, plus précisément, à Néo Paris, cité imaginaire sortie de l’esprit des développeurs du studio français Dontnod. Plutôt que de concevoir une capitale ultrafuturiste, ces derniers ont fait le choix pertinent de conserver l’âme et l’identité architecturale parisienne, tout en baignant la capitale française dans une atmosphère post-apocalyptique digne de celle mise en scène par Ridley Scott dans son film Blade Runner. Les monuments emblématique de Paris n’ont pas disparu (Tour Eiffel, Arc de Triomphe, Sacré Coeur, etc.) et les quartiers les plus touristes ont simplement subi un lifting technologique (écrans animés incrustés dans les façades, par exemple). Les bâtiments hausmanniens du quartier Saint-Michel, par exemple, restent identifiables au premier coup d’oeil. Un choix pertinent, qui pousse le joueur à explorer chaque recoin de la ville et découvrir à quel point les développeurs ont le souci du détail. Nilin arpente également les bas-fonds de Montmartre, rebaptisé pour l’occasion « Slum 404 », où vivent les plus misérables et qui est devenu le centre du mouvement « erroriste » de résistance aux effaceurs de mémoire. Les villes futuristes mises en scène dans les jeux vidéo ont souvent le défaut d’être trop… futuristes. Pas le Paris de Remember Me. Certes, il est noir, vide et angoissant, fidèle en cela à la tradition du jeu post-apocalyptique. Mais l’équilibre entre, d’une part, un Paris intelligent et technologique et, d’autre part, un Paris sombre et sauvage, rend cette vision du futur crédible, quoique flippante.

Voir la bande-annonce : http://www.youtube.com/watch?v=e6T2RZLynt0

Les architectes et urbanistes de demain s’inspireront-ils des cités mises en scène dans les jeux vidéo ?

Lire la 1ère partie de l’article : La ville dans les jeux vidéo (1/2)

Usbek & Rica
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